Le poro en terre Sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire

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Le poro en terre Sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire

 Le poro

Le peuple Sénoufo est un peuple du Nord de la Côte d’Ivoire, résidant dans la région des savanes. Au compte de ses identités cultuirelles, le poro. Le Poro est une activité culturelle, sociale et politique. Il se décline aussi sous les aspects religieux et éducatifs. Dans cet article, nous débarquons au pays sénoufo, pour en savoir plus sur cette activité considérée généralement comme un rite initiatique.

Origine du poro

Les origines du poro se rapportent sous deux aspects. Une origine mythologique et une origine historique.


Sous l’aspect mythologique, un cadet aurait commis l’adultère avec la femme de son ainé. Ce dernier furieux de l’acte ignoble de son petit frère, l’entraîne dans un bosquet et lui porte des coups. L’acte correctif de l’ainé se répète une première fois, une deuxième et une troisième fois. Après la mort de l’ainé, le cadet va fait vivre à son petit frère à lui, tout ce qu’il a subit de la part de son ainé. Et la tradition s perpétua.

Sous l’aspect historique, le poro est d’origine Mandé. Car provenant du Nord, avec la configuration sociogéographique du XVIème siècle.

Les étapes du poro

Le poro se déroule en trois étapes. Chaque étape est faite d’un cycle de 7 ans, soit 21 ans à la fin du cycle initique. Ce sont successivement le Poworo, le Kworo, et le Tyologo.

Le Poworo

Le poworo est destiné aux enfants de 7 à 12 ans. Son objectif est de transmettre les rudiments de la philosophie initiatique qui permet de découvrir les symboles et un début d’enseignement agricole pratique.

   

Le Kwonro

Le Kwonro est destiné aux adolescents. Les initiés apprennent essentiellement les rites liturgiques, les danses cérémonielles et subissent un entrainement militaire.

Le Tyologo

Cette phase est la dernière et débouche sur l’âge adulte. Elle se veut donc la plus importante des trois phases. Au cours de cette phase, les initiés reçoivent un enseignement complet : philosophie, art, histoire, religion, civisme et politique. Elle est couronnée par le grade de Kafo qui constitue le plus haut grade du poro. Son objectif est de préparé l’individu pour ses tâches adultes.

Organisation du poro

L’initiation du poro se fait de façon progressive, sous la direction de maîtres réputés choisis parmi les anciens initiés et sous forme de session régulière qui dure d’un jour à un mois et qui ont lieu dans le bois sacré. Entre les sessions, les initiés exécutent des travaux collectifs au profit des dignitaires du poro ou de la collectivité villageoise.

A chaque phase de l’initiation, l’initié reçoit un nom rituel, celui donné à la dernière phase est porté jusqu'à sa mort. Il subit des épreuves d’endurance de toutes sortes (flagellation, privation de nourriture, de sommeil etc.…) ; il verse des redevances et des amendes aux dignitaires du poro ou à la collectivité villageoise ; il apprend enfin une langue secrète, à partir des mots du langage habituel, mais avec d’autres sens.

L’enseignement dispensé est frappé du sceau d’interdiction de révéler des aspects à des non-initiés.

Importance du poro

Au terme de chaque phase, a lieu une cérémonie de sortie marquée par de grandes manifestations artistiques et rituelle. Les plus grandioses sont celles du Tyologo. Ces cérémonies ont rendu populaire le poro, et c’est à travers elles que l’on découvre cette activité. Car tout ce qui se passe dans le bois sacré condamné au secret.

Le poro crée entre initiés une entraide permanente qui concerne la vie quotidienne, les grands travaux agricoles, les funérailles, etc.

Pour participer aux cérémonies terminales d’un cycle d’initiation, les candidats revêtent leurs tenues traditionnelles et portent des arcs et des carquois comme au temps de leurs ancêtres dont ils honorent la mémoire.

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